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Page:Segur - La Fortune de Gaspard.djvu/202

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sées. Et n’oublie rien, tes paroles tout comme celles des autres.

Gaspard.

J’obéirai, monsieur.

Et Gaspard commença le récit de sa conversation avec son père. Quand il arriva à sa défense de la bonté et de la générosité de M. Féréor, celui-ci fit un mouvement de satisfaction ; il examina plus attentivement encore la physionomie de Gaspard. Lorsqu’il eut fini de parler :

M. Féréor.

Gaspard, penses-tu ce que tu as dit ?

Gaspard.

En toute vérité, monsieur.

M. Féréor.

C’est bien. Lucas n’est pas bête. Tu as bien arrangé ton affaire. Il faut la terminer au plus vite, pour ne pas leur donner le temps de consulter des amis qui… qui les tromperaient. Tu viendras ce soir à la ville chez moi et avec moi ; tu m’amèneras mon notaire, il rédigera l’acte devant moi, il le copiera ; demain tu le feras signer à ton père, et ce sera le commencement de ta fortune.

Gaspard.

Monsieur aura-t-il la bonté de faire mettre dans l’acte qu’après la mort de mon père, le bénéfice que j’aurais retiré de ces deux cent mille francs me sera compté comme héritage, et que mon frère Lucas reprendra la même somme dans la fortune de mon père ?