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Page:Segur - La Fortune de Gaspard.djvu/284

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« Personne ne s’est donc couché ? demanda Gaspard.

André.

Personne, monsieur. Après le feu d’artifice on a recommencé à danser et à manger jusqu’à deux heures du matin. Voyant qu’il ne restait que peu de monde et qu’on en avait assez, j’ai proposé de nous mettre tous à ranger et à rétablir l’ordre ; les gens du village nous ont donné un bon coup de main ; on a travaillé à qui mieux mieux : nos usiniers dans les ateliers, où je n’ai voulu laisser entrer aucun étranger une fois les machines et les engrenages montés ; les ouvriers terrassiers et les étrangers ont rangé en dehors, et si ces messieurs étaient arrivés seulement une heure plus tard, ils auraient trouvé tout le monde à l’ouvrage.

« Mon père, dit Gaspard, me permettez-vous d’annoncer que vous donnez une journée de repos qui sera payée comme si on avait travaillé ?

— Très bien, mon ami ; j’allais te le dire. C’est étonnant comme nos idées s’accordent. »

Gaspard sourit et chargea André de répandre cette bonne nouvelle parmi les ouvriers.

Quand M. Féréor et Gaspard eurent tout parcouru, tout inspecté, quand ils eurent encore admiré les toiles cuivre et zinc, M. Féréor dit à son fils :

« Gaspard, j’ai une proposition à te faire.

Gaspard.

Je vous écoute, mon père, et, à mon tour, je vous adresserai une demande.