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Page:Segur - La Fortune de Gaspard.djvu/338

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cri, et resta de son côté tremblante et silencieuse. La bonne était là.

Gaspard.

Mademoiselle…, Madame… Je viens vous demander…

L’embarras de Gaspard avait donné du courage à Mina. Elle leva les yeux sur lui et ne put s’empêcher de sourire de son air gauche et empêtré. Gaspard leva les yeux de son côté et sourit aussi de la figure qu’il devait faire.

« Mademoiselle, reprit-il de sa voix ordinaire, je viens vous demander si vous ne désirez pas prendre quelque chose avant de vous coucher. »

Mina hésita à répondre et regarda sa bonne.

La bonne.

Ma pauvre petite n’ose pas vous dire, monsieur, qu’elle a faim ; elle n’a pas dîné ; elle n’a fait que pleurer depuis qu’elle est arrivée.

Mina.

Ma bonne, ma bonne, pourquoi dis-tu cela ?

Gaspard.

Je suis donc bien effrayant, mademoiselle ?

Mina.

Non, Monsieur, mais je ne vous connais pas.

Gaspard.

Je vais donner des ordres pour que vous soyez servie, mademoiselle.

Mina.

Merci, monsieur, vous êtes bien bon.

Gaspard sortit, donna des ordres et rentra chez