Aller au contenu

Page:Segur - La Fortune de Gaspard.djvu/364

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

jeunesse et d’une naïve innocence, elle passait facilement du rire aux larmes et des larmes au sourire.

Gaspard lui répondit en lui baisant la main. Mina parut satisfaite de la réponse et reprit son linge, qu’elle détirait et dépliait avec une dextérité qui excita l’admiration de Lucas.

« Ah ! dit-il, en riant, que je voudrais avoir une femme comme Mina !

— Voyez-vous, monsieur, que Lucas vous envie votre femme, dit Mina en riant et en s’adressant à Gaspard. Soyez tranquille, Lucas, lorsque vous vous marierez, appelez-moi ; je formerai ma belle-sœur à faire vite et bien. »

La conversation continua, gaie et agréable pour tout le monde ; Gaspard, Lucas, la mère Thomas avaient les yeux fixés sur la charmante et gracieuse Mina, qui semblait les avoir tous fascinés. Le linge était plié et rangé ; les torchons étaient accrochés au foyer, pour sécher, la table était débarrassée, tout était en place.

Mina.

À présent, ma mère, je vais faire un peu la princesse, et je vous demanderai un morceau de savon pour me laver les mains, afin de ne pas trop dégoûter Gaspard et mon père.

Lucas s’empressa d’apporter à Mina le savon et une terrine d’eau tiède.

Mina.

Merci, Lucas. Voyez, Gaspard, comme Lucas