Page:Segur - La Fortune de Gaspard.djvu/394

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Et Mina se plaçant sur le canapé près de son mari, ils commencèrent une conversation si animée, que deux pies n’auraient pu mieux faire leur office. Dix heures étaient l’heure du coucher de M. Féréor ; Gaspard, qui n’oubliait jamais les habitudes de son père, se leva dès qu’il entendit sonner la pendule, et réveilla doucement M. Féréor.

Quand il ouvrit les yeux, il vit Gaspard à sa droite et Mina à sa gauche.

« Comment trouvez-vous que j’aie chanté, mon père ? demanda Mina en riant.

— Comme un ange, répondit M. Féréor tout endormi.

— Prenez garde, mon père ; Gaspard va être jaloux », reprit Mina en riant.

Cette petite malice acheva de réveiller M. Féréor. Il prit le bras de Gaspard, Mina les suivit ; les enfants embrassèrent leur père après l’avoir remis aux soins de son valet de chambre, et ils se retirèrent chez eux.

Vignette de Bertall
Vignette de Bertall