Aller au contenu

Page:Segur - La Fortune de Gaspard.djvu/395

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


XXVIII

SÉPARATION CRUELLE.


Quelques jours après, Mina eut un nouveau chagrin ; M. Féréor lui annonça qu’il emmenait Gaspard pour une tournée de huit jours, afin de prendre possession des terres qui composaient une partie de sa dot. Mina fut consternée ; elle pleura même, mais M. Féréor fut inflexible, et Gaspard lui-même lui démontra la nécessité de ce voyage.

« Mon père, dit Mina, puisque je dois rester sans vous et sans Gaspard, permettez-moi d’aller passer ces huit jours au châtelet des usines et chez ma pauvre mère. J’y serai sous la protection de vos bons ouvriers ou bien sous celle de la mère et du frère de Gaspard. Ici j’aurais peur ; je n’oserais pas sortir ; je craindrais que Gaspard… (elle regarda Gaspard avec un sourire malin). Enfin, je serais bien mieux là-bas, mon père, avec ma bonne et près de ma mère.