Aller au contenu

Page:Segur - La Fortune de Gaspard.djvu/81

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

drôlement, veut vous voir ; il a causé longtemps avec Gaspard, et il veut absolument vous parler.

Thomas.

Laisse-le venir. Que me veut-il encore, ce grand Allemand ?

M. Frölichein.

Ponchour, meinherr, dit M. Frölichein en entrant ; ché fiens vous temander fotre fils.

Thomas.

Ah çà ! mais… cela m’ennuie à la fin ! Je vous ai dit l’autre jour, monsieur, que je ne voulais pas vous donner Gaspard. Je garde mes enfants jusqu’à ce qu’ils aient l’âge de me quitter.

M. Frölichein.

Eh pien ! il a l’âche, fotre carçon ; le pon âche bour drafailler et abbrendre.

Le commis.

M’sieur, vous n’êtes pas du pays : pourquoi venez-vous nous enlever nos enfants les plus distingués.

M. Frölichein.

M’sieu, ché les brends où ché les droufe ; et cela ne fous recarte bas.

Le commis.

Ça me regarde, m’sieur, parce que mon maître, M. Féréor, veut avoir Gaspard, et qu’il l’aura.

M. Frölichein.

Non, m’sieu, il ne l’aura boint. Bère Domas, je lui tonnerai drois cents francs par an gand il sera habidué.


« Bère Dumas, je lui tonnerai droits cents francs. »