Page:Segur - Les Deux Nigauds.djvu/209

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

GRÉGOIRE.

Alors pourquoi vous plaignez-vous que nous l’ayons un peu noirci ! Il n’a pas eu ce qu’il méritait. Je déteste ce Gargilier.

LES ÉLÈVES.

Mais ce n’est pas une raison pour faire une sottise qui nous a fait consigner.

GRÉGOIRE.

Ah bah ! Vous avez tous dit oui, quand Honoré et moi nous avons parlé du grand baptême.

UN ÉLÈVE.

Oui, mais nous n’avons pas attaché le pot de cirage.

UN AUTRE ÉLÈVE.

Et puis, il fallait bien dire comme vous, pour ne pas se mettre en guerre avec vous.

LES ÉLÈVES.

Vous allez vous déclarer, et dès ce soir, avant la récréation ; sinon, vous aurez les petites et les grandes misères, soyez-en sûrs. »

Grégoire et Honoré s’éloignèrent pour se consulter, pendant que les élèves continuèrent à s’agiter et à délibérer sur les vexations auxquelles seraient soumis les coupables. On décida que leurs pupitres seraient bouleversés, leurs copies déchirées, leurs livres tachés d’encre, leurs lits inondés, leurs chaussures enlevées, leurs brosses à cheveux brûlées, leurs provisions de bouche saupoudrées de terre et