Page:Segur - Les Deux Nigauds.djvu/82

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Tous montèrent ; au troisième étage, ils commencèrent à ralentir le pas, à souffler à s’arrêter.

« Comme ma tante demeure haut ! dit Simplicie.

— L’escalier est joli et clair ! dit Innocent.

— Diable de Paris ! marmotta Prudence. Tout y est incommode et pas du tout comme chez nous. Cette idée de bâtir des maisons qui n’en finissent pas ; étage sur étage ! Ça n’a pas de bon sens !

— Ouf ! » dirent les Polonais en déposant lourdement leur charge à la porte de Mme Bonbeck.

Boginski, qui, était au fait des usages de Paris, tira le cordon de la sonnette ; une femme assez sale et d’apparence maussade vint ouvrir,

« Qui demandez-vous ? dit-elle d’un ton bref. C’est vous qui êtes venu hier soir pour parler à Madame ?

— Oui, madame, et nous demander Bonbeck, dit Cozrgbrlewski.

— Qu’est c’est que ça, Bonbeck ? répondit la bonne en fronçant le sourcil.

Mme Bonbeck, tante de M. Innocent que voici et de Mlle Simplicie que voilà, s’empressa de répondre Prudence en faisant force révérences.

— Entrez, reprit la bonne en s’adoucissant… Et ces messieurs, entrent-ils aussi ? Qu’est-ce qu’ils veulent ?

— Nous amis de madame et des enfants ; nous les défendre les aider beaucoup.