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heureusement que je suis là pour les rectifier. Adieu, chérie.



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À LA VICOMTESSE ÉMILE DE PITRAY


Paris, dimanche, fin novembre 1860.


Chère petite, j’ai moins de temps que jamais; le loisir et le libre emploi de mes heures semblent me fuir de plus en plus. Je suis seule pour Camille; le mauvais temps l’empêchant de sortir, je reste aussi à la maison et j’écris à Sabine, faute de pouvoir la voir. Je ne sais si Camille pourra rentrer au couvent ; l’avis de M. Tessier est que ce serait imprudent. Si Camille reste chez moi pour faire sa première communion, il me faut une personne qui vienne passer l’après-midi avec elle, de midi à cinq heures, sans quoi je suis par trop entravée dans mes occupations les plus nécessaires ; la seule licence que je me donne est d’aller à la messe de huit heures pendant que Louise l’habilie et la coiffe. J’ai écrit à Nathalie pour lui demander ce qu’elle veut qu’il soit fait et je lui propose de garder Camille, mais avec l’aide que j’indique plus haut.

Toi et les pauvres petits avez dû passer une triste journée aujourd’hui; il pleut et il fait du vent…

C’est pénible de te savoir toute seule là-bas dans une saison consacrée à la réunion.

Élise et son frère ne savent pas quand ils pourront venir; l’archevêque d’Auch[1] les absorbe ; il est à Paris. Adieu, Minette chérie.

  1. Mgr de Salinis.