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À LA VICOMTESSE ÉMILE DE PITRAY


Paris, 3 janvier 1862.


A la bonne heure ! voilà un âne bien élevé qui se présente le jour de l’an! J’espère qu’il n’a pas tardé à revenir tout harnaché et que les heureux petits n’ont pas manqué de s’en servir. Je crois, chère petite, que tu as tort de les enfermer par un si beau temps parce qu’il fait froid. La gelée ne doit empêcher de sortir que les enrhumés ; c’est un temps sain et fortifiant. Le petit Louis sort à Hanovre par un froid de 10 degrés ; il fait des boules de neige ; il a chaud toute la journée après sa promenade et c’est son meilleur temps comme santé. Les enfants pourraient sortir au moins deux fois, de dix à onze et d’une heure à deux ou trois, Marguerite également, mais moins longtemps; seulement il faut les préserver du froid en les vêtissant bien et en leur mettant des chaussons à semelles par-dessus leurs bottines. Ceci est essentiel.-Ici les petits enfans sortent malgré la gelée. Marie-Thérèse sort tous les jours et ne s’en porte que mieux. Avec l’âne, vous pourrez aller à Beaufai tous les jours; ce sera pour toi aussi une facilité pour la messe de la semaine. Je suis enchantée de la joie des enfans et de la tienne; quand je serai aux Nouettes, j’en achèterai un pour la petite population qui y habitera; j’espère tomber heureusement pour le second comme pour le premier. Quant à la voiture, je la commanderai à Coulbeuf quand j’irai à Livet. Dis à ton cocher qu’il fasse attention au collier qui