Page:Segur - Lettres de la comtesse de Segur.djvu/186

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sera peut-être trop petit et qu’il faudra allonger sous peine de ne pas pouvoir faire avancer Cadichon ; car en tirant, le collier l’étranglera assez pour lui donner l’envie de reculer, ou de prendre le pas. J’ai vu plusieurs équipages à bricoles à Paris, entre autres celui de Mme de Persigny, qu’elle mène elle-même… Adieu, ma chère minette; ton père va beaucoup mieux, il sort comme avant et peut aller à pied assez loin. . -



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À LA VICOMTESSE ÉMILE DE PITRAY


Paris, 26 janvier 1862.


Un mot, ma pauvre chère petite, avant de déjeuner et de partir pour des courses énormes de temps et de distance : Sabine, Saint-Sulpice, ton oncle Raymond pour le féliciter[1], ton oncle de Lamoignon qui est tombé il y a trois jours et s’est blessé à la figure et au genou; il ne peut pas sortir. Je te remercie; chère enfant, de ta bonne et affectueuse lettre ; tu sais que je partage ton chagrin de notre séparation; c’est un lourd poids pour mon cœur et un sujet de tristesse continuelle; aussi ai-je peu joui de mon retour en pensant à toi et aux chers enfans ; leur chagrin me hante; ton isolement me poursuit ; je n’ai pu m’endormir qu’à deux heures passées…

Auguste de Caumont a crié au prince Napoléon en lui montrant le poing : « Vous êtes une canaille. »

  1. D’un superbe discours au Sénat pour défendre le Pape et la question religieuse contre les violences du prince Napoléon.