Page:Segur - Lettres de la comtesse de Segur.djvu/188

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te tourmente pas de mon établissement chez toi; j’apporterai des Nouettes ce qu’il me faut pour ma toilette et mon oreiller de rigueur; un lit dur, je ne demande pas autre chose.



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À LA VICOMTESSE ÉMILE DE PITRAY


Paris, 27 février 1862.


Chère petite, j’ai couru hier comme je te l’avais annoncé, d’une heure à cinq heures et demie. J’ai évité un immense gala d’enfans chez Mme de Verdonnet, un séraphin d’une heure et demie à trois heures, goûter, second séraphin de quatre à six heures. Nathalie et Cécile y menaient leurs enfans ; il y avait deux cent cinquante personnes, dont plus de cent enfans, dans la grande galerie éclairée à giorno, sans air, une chaleur à mourir. Nathalie a tiré les siens et ceux de Cécile, de cette fournaise, à cinq heures. Louis s’est beaucoup amusé ; j’ai bien regretté mon pauvre Jacquot, Jeanne et les autres. …Demain je recommencerai mes Deux Nigauds que ton père espérait voir très avancés. Que Dieu me vivifie l’imagination, afin que je puisse les terminer avant le Ier mai; Sabine va assez bien; elle a beaucoup demandé de vos nouvelles à tous et elle te fait dire que, de compagnie avec Marie Donat, elle, prie pour toi et les tiens… J’ai vu ton oncle d’Aguesseau qui reçoit les félicitations de tous les partis, sauf Celui du Siècle et du gouvernement. Thiers, Guizot, Benoist, Montalembert,