Page:Segur - Lettres de la comtesse de Segur.djvu/187

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M. de Lawestine lui a crié : que s’il avait le courage d’accepter un duel il était son homme. Il y a eu de tous côtés des apostrophes terribles. L’Empereur l’a forcé de se rétracter le lendemain pour ce qui regardait l’hérédité et la dynastie napoléonienne. — Mon voyage a été bon, pas trop froid ; l’arrivée exacte.



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À LA VICOMTESSE ÉMILE DE PITRAY


Paris, 5 février 1862.


Je ménage tes yeux et je ménage mon temps, ma très chère petite, en prenant ce petit format. Quel bonheur que la venue de ce garçon auquel je ne reproche que trop de force puisqu’il t’a fait tant souffrir, le petit coquin ! Je t’embrasserai mardi matin ; car je coucherai lundi aux Nouettes où je ferai quelques affaires, et je t’arriverai après-midi. Tout le monde est enchanté de ce garçon[1]. Je remercie bien Émile de ses lettres quotidiennes ; c’est bon et aimable à lui. Le temps est admirable de douceur ; je voudrais que tu eusses la même température pour le temps où tu pourras sortir. N’écris pas trop tôt à cause de tes yeux. Quel ennui que cette garde ronflante et tapageuse ! Tu as du guignon pour tes gardes !… Sabine et Marie Donat[2] te félicitent et jubilent pour toi. — Ton père ne va pas mal. Adieu, chère minette, j’écris à ta tante Galitzine. Ne

  1. Mon fils Paul, né le 2 février.
  2. Une sainte religieuse de la Visitation, amie de Sabine et de toute la famille.