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À LA VICOMTESSE ÉMILE DE PITRAY


Paris, 21 juillet 1863.


Chère petite, je m’étonne de ne recevoir aucune nouvelle de toi…. Serais-tu malade ou un des enfans ? Je reviens aux Nouettes demain, mercredi. . J’arrive avec Gaston…, je cherche un pied à terre à Paris. Ce sera commode pour toi aussi quand tu viendras à Paris, en mon absence, de trouver un petit abri. J’espère avoir de quoi venir l’habiter pendant trois mois en deux fois. Mon ménage va être bien simplifié ; je n’aurai plus de dîners quotidiens de huit et dix personnes, ni des éclairages de neuf à dix lampes, etc. J’apporte aux petits de petits souvenirs de leur grand-père ; ce n’est rien, car il n’y avait rien, mais c’est un souvenir. Jacques a le petit panier en bronze vert avec le sable bleu et la petite pelle qu’il aimait tant. Jeanne a la petite locomotive. Marguerite a le petit pot à plomb… Adieu, ma chère minette; je suis pressée, j’ai tant à faire.



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À LA VICOMTESSE ÉMILE DE PITRAY


Paris, 6 octobre 1863


Chère enfant, je ne te parle pas du voyage, qui a été satisfaisant comme les précédens. Je suis dans un bousculi indescriptible. On a rempli les chambres et trois remises; tout est pêle-mêle ; je n’y