Page:Segur - Lettres de la comtesse de Segur.djvu/216

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et Armand sont très affectueusement occupés de toi ; Mlle Heiberger est excellentissime ; Armand dit avec raison que c’est un ange ; et charmante d’esprit et d’apparence ; elle aime Henriette et les enfans d’une affection douce et aimable ; tous l’aiment ici, jusqu’à la féroce Anna[1]. Adieu, ma bonne chère petite. J’écrirai dans deux jours à Jacquot…



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À LA VICOMTESSE ÉMILE DE PITRAY


Kermadio, 7 novembre 1863.


Chère enfant, j’ai été très touchée et reconnaissante de ta lettre et des bons et affectueux sentimens qu’elle exprime, tant pour toi que pour Émile. Je persiste dans mon projet primitif, et voici pourquoi ; l’embarras financier dans lequel je me trouve n’est que fictif, c’est-à-dire que je n’ai pas de revenus jusqu’au partage des valeurs, mais je puis emprunter quelques milliers de francs pour quelques mois ; la restitution de mes revenus comblera le déficit du capital ; ce n’est qu’une affaire de patience et de temps. Je n’accepte donc pas l’offre affectueuse et généreuse d’Émile, qui a besoin de tous ses revenus et de tous ses capitaux. Je n’accepte pas le séjour d’hiver que tu m’offres, ma bonne chère fille, parce qu’en louant un appartement à Paris, je n’ai pas cédé à un entraînement personnel, mais aux représentations et aux demandes de tes

  1. La bonne.