Page:Segur - Lettres de la comtesse de Segur.djvu/240

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chaque jour à recevoir la nouvelle de la mort de sa belle-sœur; tu sais qu’elles étaient brouillées depuis les pertes de fortune qu’elles ont éprouvées. Les regrets que témoigne Mme de … de cette mort prévue et imminente, ne m’attendrissent pas, parce qu’ils ne peuvent être bien vifs; l’éloge de la défunte et l’exposé de ses vertus ne m’émeuvent pas davantage; et le désespoir de la fille me laisse froide. Elle voyait peu ses parents; le monde l’avait entièrement absorbée. J’ai eu de la peine à composer une lettre convenable ; il fallait la plaindre sans tremper dans son exagération; en parlant du passé, c’est-à-dire de son vrai grand chagrin, j’ai tourné la difficulté…. Adieu, chère enfant, je pars d’ici le 25, pour arriver à Paris le 26 et aux Nouettes le 29.



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À LA VICOMTESSE ÉMILE DE PITRAY


Les Nouettes, 1866.


Chère petite, j’ai oublié de te donner l’affreux portrait du pauvre petit membre du Jockey ; il croit qu’il est beau, et certes il est seul de son avis. On trouve généralement qu’il est flatté ; il me semble qu’il ne l’est guère. Je t’embrasse bien tendrement avec Émile et les chers petits. Que le bon Dieu vous bénisse !



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