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sèment que tu as mis à accomplir la corvée que je t’avais confiée.



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AU VICOMTE ÉMILE DE PITRAY


Paris, 7 février 1867.


Jacques et Jeanne se sont bien amusés hier, jour de sortie, avec leurs cousins Pierre et Henri; nous dînions à six heures pour faire partir après dîner un feu d’artifice de salon que M. Naudet devait tirer et qui a été charmant. Mais l’odeur de la poudre et la fumée ont nécessité l’ouverture des fenêtres. Il y a des pluies de feu, des chandelles romaines, des fusées, des gerbes, des feux de Bengale de toutes couleurs ; c’est en petit un feu d’artifice complet et sans bruit ni danger, mais pas sans fumée.

M. Veuillot va pouvoir fonder un journal d’après la nouvelle loi (pas votée, mais décidée) ; il est enchanté et il part pour Rome dimanche ou lundi, pour bien des choses essentielles à son nouvel Univers : la bénédiction du Pape, des correspondants intelligents, actifs, et consciencieux, etc. L’empereur a présidé hier le Conseil d’État et parfaitement parlé ; il laisse l’armée comme elle est, avec organisation de la garde nationale, devant marcher jusqu’à trente ans, en cas de guerre d’invasion seulement, et non par décret, mais par une loi votée par les deux Chambres.


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