Page:Segur - Lettres de la comtesse de Segur.djvu/287

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AU VICOMTE ÉMILE DE PITRAY


Kermadio, 23 décembre 1870.


Cher Émile, voici encore une lettre de Thérèse que je reçois à l’instant par Olga; elle me demande de te l’envoyer, les communications étant en ce moment-ci plus promptes et plus sûres que celles venues de Bordeaux ; tu verras que Jacques a repris bien vite ses bonnes places de premier et la décoration qu’il a promenée dans Poitiers, sous la protection d’Henri qui a été excellent pour lui. Je t’annonce un nouveau changement forcé pour le pauvre Jacques ; on ordonne aux Jésuites de Poitiers de licencier leur collège, et on s’empare de leur maison pour des soldats et des blessés. Justice de Gambetta qui vole les propriétés particulières, oubliant qu’il n’est pas plus grand que la loi… Adieu, cher ami, je t’embrasse bien affectueusement…



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À LA VICOMTESSE ÉMILE DE PITRAY


Kermadio, 24 décembre 1870.


Chère petite, je te remercie de me communiquer les lettres de Thérèse, si intéressantes pour moi ; elle donne des nouvelles détaillées de mon cher petit Jacques, et c’est ce qui m’en plaît. Si on l’expulse de Poitiers, qu’en feras-tu ? à Bordeaux, ce sera la même persécution ; dans quinze jours, les