Page:Segur - Lettres de la comtesse de Segur.djvu/314

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AU VICOMTE ÉMILE DE PITRAY


Malaret, 27 décembre 1871.


Cher Émile, je reçois une lettre de Jacques qui m’apprend qu’il règne au collège de Poitiers une épidémie de fièvres muqueuses; dans sa division il y a eu vingt-cinq élèves atteints, de même dans les autres divisions; lui et Paul n’ont encore rien heureusement, mais d’un jour à l’autre ils peuvent être pris. On donne huit jours de congé à cause de cette épidémie et le collège sera provisoirement licencié pour une quinzaine de jours si l’épidémie continue. Jacques doit l’avoir écrit, mais il n’est pas sûr que la lettre t’arrive; je viens d’écrire à Laure[1] pour lui demander des nouvelles des enfans. — Je te remercie de ta lettre bonne et aimable de l’autre jour. Si je n’y ai pas répondu tout de suite, c’est que mon doigt me faisait mal et que je ne pouvais guère écrire, il Va mieux aujourd’hui et j’espère n’avoir plus d’autre abcès.… Adieu, cher ami… J’espère que tu seras déjà parti pour emmener tes enfans quand ma lettre t’arrivera [2]



――――
  1. Une des sœurs de mon mari, qui était dans le Poitou.
  2. L’affection vigilante d’Henri et de Thérèse avait prévenu ce vœu, et le premier, faisant partir sa femme pour Paris, nous a ramené nos pauvres collégiens. Jacques n’avait rien et est retourné à Vaugirard, mais Paul était atteint et a été longtemps sous le coup des suites de cette fièvre muqueuse.