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perdre. Camille et Madeleine sont enchantées du couvent ; elles sont toujours premières et admirablement sages. Depuis quatre jours il pleut sans arrêter. Je gèle, je vais très bien. Adieu, chère Minette. J’ai écrit hier à Élise.



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À LA VICOMTESSE ÉMILE DE PITRAY


Pau, dimanche 17 avril 1859.


Je ne t’écris que quelques lignes, chère Minette, à cause d’un torticolis qui me gêne et qui tient à une fausse position de ma tête sur mon oreiller, que j’ai trop gonflé[1] (cette nuit). J’ai le cou raide, mais pas d’autre mal du reste, et je continue à aller bien. Dis, je t’en prie, à ton père que Paul passera à Toulouse vingt-quatre heures, qu’il en repartira lundi matin, ce qui le fera arriver à Paris probablement mardi matin de bonne heure. Il faudra que Baptiste[2] tienne la chambre prête dès lundi soir et qu’il fasse du thé quand Paul arrivera. Nathalie est fort triste du départ de Paul; Camille a beaucoup pleuré….

Le cher petit Louis est très gentil et bon, au fond, mais un peu tyran par gâterie. Il est gracieux dans ses mouvements et jamais il ne pleure, même quand on le contrarie; il ne parle pas beaucoup plus ni beaucoup mieux que Jacques, mais il

  1. Ma mère avait l’habitude de se servir d’un oreiller en caoutchouc, se gonflant à volonté.
  2. Le valet de chambre de mon père et de,ma mère. Mon beau-frère logeait chez eux en passant.