Page:Segur - Lettres de la comtesse de Segur.djvu/8

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que dans mon affection pour vous dominera le sentiment inaltérable de la reconnaissance, un des plus vifs et des plus doux du cœur humain. J’aime tous ceux qui aiment ma petite Olga. Jugez combien et comment je dois aimer l’homme qui fera le bonheur de toute sa vie, le mari qu’appelaient son cœur et sa raison, celui qui l’a aimée assez pour lui sacrifier sa liberté. — Je n’envoie pas trop matin pour ne pas troubler votre sommeil. Je vous embrasse bien tendrement.



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AU VICOMTE ÉMILE DE PITRAY


Paris, mars 1856.


Olga n’a pas le temps de vous écrire, cher enfant, à cause de sa leçon[1] matinale ; c’est moi qui suis chargée de cette agréable occupation et de la recommandation expresse de répondre à Olga et non à moi. Avez-vous dormi ? Allez-vous mieux ? Votre beau visage a-t-il repris son état accoutumé ? Pourrez-vous sortir et me parler vers deux heures ? Si cette heure ne vous convient pas, indiquez-en une autre à Olga…. Vous devinez de quoi il s’agit. Tout s’arrangera au mieux si… vous êtes l’homme de cœur et d’esprit que vous avez toujours été. Je vous embrasse, mon très cher enfant, avec tendresse….



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  1. De chant.