Page:Segur - Pauvre Blaise.djvu/71

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le soigner avec le sien ; elle ne le reporta que plusieurs heures après, lorsque la mère, revenant un peu à elle et au souvenir de ses autres enfants, demanda ce dernier petit, le seul qui pût être près d’elle ; les autres étaient à l’école ou dans une ferme, où on les employait à garder des dindes et des oies.

Pendant plusieurs jours, elle fut inconsolable ; le temps agit enfin sur son chagrin comme il agit sur tout : il l’usa et le diminua insensiblement. Mme Renou et Hélène allèrent tous les jours et plusieurs fois par jour lui donner des consolations, adoucir sa douleur et pourvoir à ses besoins et à ceux de sa famille. Hélène s’occupait des enfants, les peignait, les lavait ; elle rangeait les vêtements épars, mettait de l’ordre dans le ménage, pendant que Mme Renou causait avec Marie et cherchait à lui donner la résignation d’une pieuse chrétienne soumise aux volontés de Dieu.

Jules profitait des absences plus fréquentes d’Hélène pour multiplier ses sottises, dont le pauvre Blaise était toujours l’innocente victime, comme on va le voir dans les chapitres suivants.