Page:Senancour - Rêveries, 1833.djvu/371

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musique. Le vrai sentiment religieux ne semble pas moins rare dans cette région, et dans plusieurs autres : ces différentes facultés ont une analogie particulière.

Beaucoup d’objets sont impénétrables. On ne saurait être clair pour tout le monde lorsqu’on hasarde quelques aperçus à l’entrée de ces profondeurs. C’est ce qui faisait dire à Condillac : « Un écrivain qui tend à la perfection se contente d’être entendu de ceux qui savent lire. Il viendra un temps où personne n’osera lui faire le reproche d’obscurité. »

Note H. (p. 66)

Les Gaulois ne distiguaient d’autres saisons que l’été et l’hiver. Dans la Germanie, comme dans l’Égypte, on en comptait trois. On négligeait l’automne, coutume naturelle dans les vallées du Nil, mais qui ne se serait pas établie au nord des Alpes si les habitans ne l’avaient par reçue d’ailleurs. Toutes les races des hommes paraissent originaires des régions Équinoxiales, ou bien de deux régions élevées dont une catastrophe peu connue doit avoir changé la température. Le palmier ou le figuier se retrouvent souvent dans les traditions de peuples exposés maintenant aux rigueurs de l’atmosphère boréale. Entre les tropiques on ne connaît guère que deux saisons, surtout dans les plaines, et la saison la moins chaude, ou la moins orageuse, y ressemble plus à l’automne de Madrid qu’à l’hiver d’Amsterdam, de Moscou, d’Astrakan.