Page:Senancour - Rêveries, 1833.djvu/417

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

ment la sottise et la ruse, la froide injustice et la passion opiniâtre. Nulle imposture ne ramènera les erreurs entièrement dévoilées, les iniquités bien connues, les excès détestés généralement. L’avenir n’a pas de moyen pour rendre la fécondité aux germes sinistres qu’aura brisés la vraie force. Les siècles de barbarie ne renaîtront pas dans l’âge actuel du monde : l’imprimerie existe. L’opinion, cette puissance de l’homme tranquille, arrêterait les fureurs d’un pouvoir aveugle soutenu par les armes. Interprètes et guides de l’opinion, vous posez une barrière que les ennemis de la vérité ne passeront plus. Un peuple renverse les monumens d’un autre peuple ; mais quelle duplicité ou quelle audace, quelle violence, quelle perversité renversera les grands monumens de la pensée humaine ?


FIN.