Page:Servières - Tannhæuser à l’Opéra en 1861, 1895.djvu/88

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accompagnement grotesque dont la ritournelle ressemble à un trait de mirliton ». Septuor « confus et tourmenté ». Duo « très long et très obscur entre Tannhæuser et Elisabeth. Le chant de Wolfram est aussi glacial et lourd que les idées qu’il exprime ». On croit que Tannhæuser « va chanter quelque franche mélodie italienne, frémissante de tendresse et de volupté. C’était bien la peine d’interrompre Wolfram pour continuer exactement dans le même style ; la mélopée, le plain-chant l’emportent, l’amour sensuel est célébré d’une façon aussi accablante que l’autre ». Le finale du second acte est traité de « chœur étrange dans lequel se trouvent accumulées toutes les combinaisons de nature à irriter les oreilles ».

De cette réprobation générale sont exceptées l’ouverture, « symphonie curieuse, compliquée et infiniment trop longue », le chœur des pèlerins, « très belle inspiration où le sentiment religieux est exprimé avec grandeur et onction », la marche, la prière d’Elisabeth. « Cette prière est fort belle, le sentiment douloureux, la résignation poignante de la jeune fille y sont exprimés avec beaucoup d’accent. Remarquons qu’elle est écrite dans le procédé consacré. Le rythme, dont M. Wagner fait si bon marché dans ses passages transcendants,