Page:Sextus Empiricus - Les Hipotiposes pirroniennes.djvu/80

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trouve en grand nombre chez les dogmatiques, il faut que les hommes soient de même différents entre eux par rapport à leur esprit. Car le corps est une image de l’âme, comme l’enseigne l’art de la physionomie. Mais une preuve de la différence presque infinie, qui se trouve entre les esprits des hommes, c’est la contrariété des sentiments des dogmatiques en toutes choses, et surtout dans la question des choses que l’on doit éviter ou rechercher.

C’est ce que quelques poètes ont bien exprimé. Pindare, par exemple, dans ces paroles : L’un se fait un honneur de paraître monté sur un cheval vif et prompt à la course : celui-là vit, sans rien faire, dans le sein de son épouse. Un autre aime la mer et les voyages. Un autre poète parle ainsi : Tous ne sont pas sensibles aux mêmes plaisirs. Et les tragédies sont pleines de ces pensées : voici comme l’une de ces tragédies s’exprime : Si tous les hommes estimaient les mêmes choses, comme belles et convenables, il n’y aurait plus de disputes entre eux. Et un autre dit ces paroles : Comment se peut-il faire, qu’une même chose plaise aux uns, et soit en horreur aux autres ?

Or comme le désir et la fuite confinent dans le plaisir et l’aversion, et que le plaisir et l’aversion dépendent des sens et des perceptions, ou