Page:Shaftesbury - Principes de la philosophie morale, tad Diderot, 1745.djvu/204

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Est-il surprenant, après cela, qu’on ait peine à trouver dans ces sociétés un homme qui soit vraiment homme, & qui vive conformément à sa nature ?

Mais après avoir expliqué ce que j’entends par des passions trop faibles ou trop fortes, & démontré que, quoique les unes & les autres passent quelquefois pour des Vertus, ce sont, à proprement parler, des imperfections & des vices ; je viens à ce qui constitue la malice d’une manière plus évidente & plus avouée, & je réduis la chose à trois cas.

    mutilent, les engraissent & les mangent. Garcilasso de la Vega, rapporte que certains Peuples du Perou font des concubines de leurs prisonnieres, nourrissent délicieusement les Enfans qu’ils en ont, & s’en repaissent ainsi que de la Mere, lorsqu’elle devient stérile. Les Usages, les Religions, & les Gouvernemens divers qui partagent l’Europe, nous fourniroient une multitude d’actions moins barbares en apparence, mais aussi déraisonnables au fond & peut-être plus dangereuses dans les conséquences.