Page:Shakespeare, apocryphes - Œuvres complètes, traduction Hugo, Pagnerre, 1866, tome 2.djvu/92

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PÉRICLÈS.

simonide.

— Votre présence réjouit nos jours : nous aimons l’honneur ; — car qui hait l’honneur, hait les dieux là-haut.

LE MARÊCHAL, à Périclès.

— Messire, voilà votre place.

périclès.

Un autre en serait plus digne.

premier chevalier.

— Ne résistez pas, messire ; car nous sommes des gentilshommes — qui jamais, soit dans leur cœur, soit dans leurs procédés, — n’ont témoigné d’envie envers les grands ni de dédain envers les petits.

périclès.

— Vous êtes excessivement courtois, chevalier.

simonide.

Asseyez-vous, asseyez-vous, messire ; asseyez-vous… —

périclès.

Par Jupiter, ce roi des pensées, c’est étonnant, — je ne puis manger sans penser à elle.

thaïsa.

— Par Junon, cette reine — du mariage, tous les mets que je goûte — me semblent insipides, et je n’ai d’appétit que pour lui ! — Assurément c’est un galant gentilhomme.

simonide.

Ce n’est — qu’un gentilhomme campagnard ; il n’a pas fait plus que n’ont fait les autres chevaliers ; — il a rompu une lance ou deux ; n’en parlons plus.

thaïsa.

— Il me fait l’effet d’un diamant à côté de verroteries.

PÉRICLÈS, à part.

— Ce roi est pour moi comme une image de mon père, — qui me rappelle la gloire dont il était entouré. — Lui aussi avait des princes rangés, comme des étoiles, autour de son trône, — et il était le soleil révéré d’eux tous. —