Page:Shakespeare - Œuvres complètes, traduction Hugo, Pagnerre, 1865, tome 1.djvu/236

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Entrent Horatio et Marcellus.
MARCELLUS.

— Que s’est-il passé, mon noble seigneur ?

HORATIO.

Quelle nouvelle, monseigneur ?

HAMLET.

— Oh ! prodigieuse !

HORATIO.

Mon bon seigneur, dites-nous-la.

HAMLET.

Non ; — vous la révéleriez.

HORATIO.

Pas moi, monseigneur, j’en jure par le ciel.

MARCELLUS.

Ni moi, monseigneur.

HAMLET.

— Qu’en dites-vous donc ? quel cœur d’homme l’eût jamais pensé ?… — Mais vous serez discrets ?

HORATIO ET MARCELLUS.

Oui, par le ciel, monseigneur !

HAMLET.

— S’il y a dans tout le Danemark un scélérat… — c’est un coquin fieffé.

HORATIO.

— Il n’était pas besoin, monseigneur, qu’un fantôme sortît de la tombe — pour nous apprendre cela.

HAMLET.

Oui, c’est vrai ; vous êtes dans le vrai : — ainsi donc, sans plus de circonlocutions, — je trouve à propos que nous nous serrions la main et que nous nous quittions, — vous aller où vos affaires et vos besoins vous appelleront (car chacun a ses affaires et ses besoins, — quels