Lisez dans ce livre ; — cette apparence d’occupation colorera — votre solitude. C’est un tort que nous avons souvent : — il arrive trop fréquemment qu’avec un visage dévot — et une attitude pieuse, nous parvenons à emmieller — le diable lui-même.
Oh ! cela n’est que trop vrai ! Quel cuisant — coup de fouet ce mot-là donne à ma conscience ! — La joue d’une prostituée, embellie par un savant plâtrage, — n’est pas plus hideuse sous ce qui la couvre — que mon forfait, sous le fard de mes paroles. — Ô poids accablant !
— Je l’entends qui vient : retirons-nous, — monseigneur.
— Être, ou ne pas être, c’est là la question. — Y a-t-il plus de noblesse d’âme à subir — la fronde et les flèches de la fortune outrageante, — ou bien à s’armer contre une mer de douleurs — et à l’arrêter par une révolte ? Mourir… dormir, — rien de plus ;… et dire que par ce sommeil nous mettons fin — aux maux du cœur et aux mille tortures naturelles — qui sont le legs de la chair : c’est là une terminaison — qu’on doit souhaiter avec ferveur. Mourir… dormir, — dormir ! peut-être rêver ! Oui, là est l’embarras. — Car quels rêves peut-il nous venir dans ce sommeil de la mort, — quand nous sommes débarrassés de l’étreinte de cette vie ? — Voilà qui doit nous arrêter. C’est cette réflexion-là — qui nous vaut la calamité d’une si longue existence. — Qui, en effet, voudrait supporter les flagellations et les dédains du monde,