— Dors, Richmond, dors en paix et réveille-toi en joie ; — que les bons anges te gardent des atteintes du sanglier, — vis et enfante une heureuse race de rois ; — les malheureux fils d’Édouard te disent : Sois florissant !
— Richard, ta femme, cette misérable Anne, ta femme, — qui n’a jamais dormi une heure tranquille avec toi, — vient maintenant remplir ton sommeil d’agitations. — Demain, dans la bataille, pense à moi, — et que ton épée tombe émoussée ; désespère et meurs !
— Toi, âme paisible, dors d’un sommeil paisible ; — rêve de succès et d’heureuse victoire ; — la femme de ton ennemi prie pour toi.
— J’ai été le premier à te pousser vers la couronne ; — le dernier j’ai subi ta tyrannie. — Oh ! dans la bataille, pense à Buckingham, — et meurs dans la terreur de ton crime. — Rêve, rêve d’actions sanglantes et de meurtre ! — Puisses-tu défaillir dans le désespoir, et, désespéré, rendre le souffle !
— Je suis mort pour avoir désiré, sans avoir pu, te secourir. — Mais prends courage, et ne te laisse pas alarmer : — Dieu et les bons anges combattent pour Richmond, — et Richard va tomber de toute la hauteur de son orgueil.