Page:Shakespeare - Œuvres complètes, traduction Hugo, Pagnerre, 1873, tome 12.djvu/298

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suffolk, à part.

— Fou que tu es, souviens-toi que tu as une femme ; — alors comment Marguerite peut-elle être ton amante ?

marguerite.

— Je ferais mieux de le laisser, car il ne veut rien entendre.

suffolk.

— Voilà qui gâte tout : je joue de malheur !

marguerite.

— Il parle au hasard : sûrement, l’homme est fou !

suffolk.

— Et pourtant une dispense peut s’obtenir.

marguerite.

— Et pourtant je souhaite que vous me répondiez.

suffolk, à part.

— J’obtiendrai cette madame Marguerite. Pour qui ? — Eh ! pour mon roi ?…

Haut.

Bah ! mauvais échafaudage !

marguerite.

— Il parle d’échafaudage. C’est quelque charpentier.

suffolk, à part.

— Pourtant mon amour pourrait être satisfait ainsi, — et la paix rétablie entre les deux royaumes. — Mais à cela il y a encore un obstacle : — car son père a beau être roi de Naples, — duc d’Anjou et du Maine ; il est pauvre, — et notre noblesse fera fi de l’alliance.

marguerite.

— Écoutez, capitaine. Vous est-il loisible de m’entendre ?

suffolk, à part.

— En dépit de leurs dédains, cela sera : — Henry est jeune, et cédera vite.

Haut.

— Madame, j’ai un secret à révéler.