Page:Shakespeare - Œuvres complètes, traduction Hugo, Pagnerre, 1873, tome 12.djvu/299

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marguerite, à part.

— Qu’importe que je sois captive ! Il a l’air d’un chevalier, — et il ne me manquera de respect en aucune façon.

suffolk.

— Madame, daignez écouter ce que je dis.

marguerite, à part.

— Peut-être serai-je délivrée par les Français ; — alors je n’ai pas besoin d’implorer sa courtoisie.

suffolk.

— Chère madame, prêtez-moi votre attention dans une cause…

marguerite, à part.

— Bah ! d’autres ont été captives avant moi.

suffolk.

— Madame, pourquoi babillez-vous ainsi ?

marguerite.

— Je vous demande pardon ; c’est un quid pro quo.

suffolk.

— Dites-moi, gente princesse, ne trouveriez-vous pas — votre captivité bien heureuse, si vous deveniez reine ?

marguerite.

— Une reine en captivité est plus misérable — qu’un esclave dans la plus basse servitude. — Car les princes doivent être libres.

suffolk.

Et vous le serez — si le roi souverain de l’heureuse Angleterre est libre.

marguerite.

— Eh ! que me fait sa liberté ?

suffolk.

— Je m’engage à faire de toi la femme de Henry, — à mettre un sceptre d’or dans ta main, — et à poser une précieuse couronne sur ta tête, — si tu daignes être mon…