Page:Shakespeare - Œuvres complètes, traduction Montégut, Hachette, 1867, tome 3.djvu/402

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désordres. Si vous pouvez faire divorce avec votre mauvaise conduite, vons êtes le bien venu dans sa maison ; sinon, et s’il vous plait de prendre congé d’elle, elle vous dira adieu, bien volontiers.

Messire Tobie, chantant :
Adieu, mon cher cœur, puisqu’il faut que je parte.

Maria. — Voyons, bon Messire Tobie.

Le Bouffon, chantant :
Ses yeux montrent que son heure est presque venue.

Malvolio. — Ah ! c’est comme cela ?

Messire Tobie, chantant :
Mais je ne mourrai jamais.

Le Bouffon. — Ici, vous mentez, Messire Tobie.

Malvolio. — C’est probable, je vous crois volontiers là-dessus.

Messire Tobie, chantant :
Lui dirai-je de s’en aller ?

Le Bouffon, chantant :
Eh bien, quand vous le feriez

Messire Tobie, chantant :
Lui dirai-je de s’en aller, sans ménagements ?

Le Bouffon, chantant :
Oh non, non, non, non, vous ne l’oseriez pas.

Messire Tobie. — Nous sommes hors de ton, dites-vous. Monsieur ? vous mentez. Est-ce que tu es autre chose qu’un intendant ? Penses-tu, parce que tu es vertueux, qu’il n’y ait plus de gâteaux ni d’ale ?

Le Bouffon. — Oui, par sainte Anne, et en dépit de sa vertu, le gingembre continuera à faire chaud dans la bouche.