Page:Shakespeare - Œuvres complètes, traduction Montégut, Hachette, 1873, tome 10.djvu/44

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que vous eussiez pris sur le terrain la mesure du sot que vous êtes.

CLOTEN. — Et dire qu’elle a pu aimer ce ; garçon, et me refuser !

SECOND SEIGNEUR, à part. — Si c’est un péché de faire un noble choix, elle est damnée.

PREMIER SEIGNEUR. — Seigneur, comme je vous l’ai toujours dit, sa beauté et sa cervelle ne vont pas ensemble : c’est une bonne enseigne, mais je n’ai pu jamais apercevoir qu’un médiocre reflet de son esprit 2.

SECOND SEIGNEUR, à part. — Elle ne brille pas sur les sots de crainte que la réflection ne : la blesse.

CLOTEN. — Venez, je vais me rendre dans mon appartement. Que je voudrais qu’il y eût eu un peu de mal de fait !

SECOND SEIGNEUR, à part. — Ce n’est pas mon souhait ; à moins que cela n’eût amené la chute d’un âne, ce qui n’est pas un grand mal.

CLOTEN. — Voulez-vous venir avec nous ?

PREMIER SEIGNEUR. — J’accompagnerai Votre Seigneurie.

CLOTEN. — Allons, venez, partons ensemble.

SECOND SEIGNEUR. — Bien, Monseigneur. (Ils sortent.)

SCÈNE III.

En BRETAGNE. — Un appartement dans le palais de CYMBELINE.
Entrent IMOGÈNE et PISANIO.

IMOGÈNE. — Je voudrais que" tu prisses racine sur les rivages du port, et que tu questionnasses tous les navires. S’il écrivait et que. sa lettre ne me parvînt pas, cette perte me serait aussi sensible, que pourrait l’être un pardon, trop tard arrivé. Quel est le dernier mot qu’il t’a adressé ?

PISAXIO. — Ce fut, ma reine, ma reine !

IMOGÈNE. — Et puis il a agité son mouchoir ?