Page:Shakespeare - Œuvres complètes, traduction Montégut, Hachette, 1873, tome 10.djvu/72

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CLOTEN. — Je vais en informer votre père.

IMOGÈNE. — Informez-en aussi votre mère : elle est ma bonne amie, et j’espère qu’elle n’en pensera que pis de moi. Là-dessus, je vous laisse, Seigneur, à votre pire mécontentement. (Elle sort.)

CLOTEN. — Je serai vengé : — son plus pauvre vêtement ! — Bon. (Il sort.)

SCÈNE IV.

ROME. — Un appartement dans la demeure de PHILARIO.

Entrent POSTHUMUS et PHILARIO.

POSTHUMUS. — Ne craignez rien de pareil, Seigneur : je voudrais être aussi sûr de vaincre le roi, que je suis sûr que son honneur à elle lui restera sain et sauf.

PHILARIO. — Quels moyens employrez-vous pour vous. réconcilier le roi ?

POSTHUMUS. — Aucun, si ce n’est attendre le changement du temps, me résigner à grelotter dans ce présent état d’hiver de ma fortune, et souhaiter que les jours plus chauds reviennent : c’est sur ces espérances bien exposées à la gelée que je compte pour m’acquitter envers votre affection et sur rien d’autre ; si elles me manquent, je mourrai avec une grosse dette envers vous.

PHILARIO. — Votre mérite et votre compagnie payent avec usure tout ce que je puis faire. À l’heure présente, votre roi a entendu parler du grand Auguste. Caïus Lueurs remplira jusqu’au bout sa mission ; et je pense que votre roi consentira au tribut, et enverra les arrérages, plutôt que de se résigner à revoir nos Romains dont le souvenir est encore frais dans la douleur de ses sujets.

POSTHUMUS. — Je crois, — bien que je ne sois guère homme d’état, et que probablement je ne doive jamais l’être, — que cela engendrera une guerre ; et vous entendrez dire que les légions qui sont maintenant en Gaule