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APPEL AU PEUPLE IRLANDAIS[1]

(1812)





Camarades, je ne suis pas Irlandais, et cependant j’ai de la sympathie pour vous.

J’espère qu’il ne se trouvera parmi vous personne pour lire cet appel avec prévention ou avec dédain, parce que son auteur est un Anglais ; certes je crois que pas un de vous ne pensera de la sorte.

Les Irlandais sont un peuple brave. Dans leurs poitrines battent des cœurs d’hommes libres, mais ils se tromperaient grandement s’ils s’imaginaient qu’un homme d’une autre nation ne peut avoir un cœur généreux.

Mes frères et mes compatriotes, ce sont ceux qui sont malheureux.

Je voudrais bien savoir si parce qu’un homme est Anglais, ou Espagnol, ou Français, cela le rend pire ou meilleur qu’il n’est en réalité. Il est né

  1. Édition de Dublin, 1812.