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DE PERCY BYSSHE SHELLEY

Ils ont été bien fous, bien tyranniques, ces hommes qui établirent une religion de leur conception, qui dirent que cette religion était la seule vraie, et que quiconque lui refusait sa croyance devrait être privé de certains droits qui lui appartenaient sans conteste, et qu’on lui reconnaîtrait, s’il croyait. Certainement, si vous ne pouvez vous empêcher d’être incroyant, ce n’est pas votre faute. Enlever à un homme ses droits et privilèges, le qualifier d’hérétique, avoir de lui une opinion défavorable, en même temps que vous êtes obligé d’avouer qu’il n’a pas commis de faute, c’est là le fait de la tyrannie, de l’intolérance la plus brutale.

Après ce qui précède, je crois que nous sommes en droit de conclure que les hommes de toutes les religions doivent avoir une place égale dans l’État, que les mots d’hérétiques et d’orthodoxes ont été inventés par un coquin plein de vanité, qu’ils ont causé bien des maux dans le monde, et que toute personne dont les actes sont vertueux et moraux, ne doit aucun compte de sa religion, que la religion la meilleure est celle dont les adeptes sont les plus honnêtes, et que personne n’est maître de croire ou de ne pas croire.

Soyez pleins de charité envers tous les hommes.

Peu importe donc ce qu’a été votre religion, ou ce qu’a été la religion protestante, nous devons les examiner telles que nous les trouvons.

Que sont-elles maintenant ?

La vôtre n’est point intolérante. Oui, mes amis, je me suis risqué, en votre nom, à garantir qu’elle ne l’est pas. Vous voulez tout simplement aller au