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Le Conte de l’Archer.

entre tous, à manier la poudre. C’est certainement le ciel qui nous l’envoie ce jeune bombardier, juste au moment où nous en avons si grand besoin. Holà ! l’ami, approche ! c’est toi que je nomme général de mon artillerie. Et ne crains pas de la faire sonner dru, au nez de l’ennemi. Qu’on mette la couleuvrine en travers sur quelque mulet robuste comme sont ceux de ce pays ; c’est toi qui le mèneras par la bride et te tiendras prêt à toute alerte. Tu n’en garderas pas moins ton arbalète sur le dos pour en décocher les flèches, s’il ne s’agissait que de quelque escarmouche. Car il faut épargner nos provisions.

Et il fut fait comme avait dit le capitaine.

Pendant qu’on hissait lourdement les pièces sur l’échine d’un des animaux les plus rétifs de son temps, frère Étienne, qui ne perdait jamais la tête, recueillait fort soigneusement, dans un panier d’osier, les brocs, gobelets, buires et autres sortes de vases à boire demeurés sur la table.