Page:Silvestre - Le Conte de l’Archer, 1883.djvu/147

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
127
Le Conte de l’Archer.

duits un peu en dehors du plateau sur un petit tertre où l’arrière-garde des vainqueurs avait pris position, tandis que l’homme au panache blanc descendait de cheval, poudreux et soufflant sous sa superbe armure. Et pour que vous n’ignoriez son nom, sachez dès à présent que c’était un neveu du vaillant Xaintrailles récemment mort à Bordeaux, lequel portait le même nom que lui.

— Couchez le pauvre diable à terre et détachez les mains de ce saint homme, fit-il d’une voix mâle et douce tout ensemble. Car il avait hérité de la générosité de son oncle envers les vaincus en même temps que de son courage en face de l’ennemi.

Et il ajouta :

— M’est avis que le fait vraiment miraculeux des défenseurs du plateau tombant foudroyés, au moment même où nous allions les prendre corps à corps, est dû sans doute aux prières de cet homme de Dieu.

— Non pas seulement à mes prières, répondit le moine, mais bien aussi au courage de mon neveu, ce brave enfant que vous voyez là étendu sur l’herbe et inanimé, et je vous conjure de me permettre de le secourir.

Au même instant, délivré de ses liens, frère