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Le Conte de l’Archer.

il n’est pas d’acte plus méritoire, en même temps que plus naturel, que celui de lui rendre hommage. Qui l’aime fait bien et s’attire un benoît regard de celui qui nous juge en son éternité.

Mais, s’il vous plaît, pénétrons plus avant dans le secret des choses.

Ne vous êtes-vous jamais demandé ce que c’est que l’amour ?

Je vous le dirai bien, moi, en vous rappelant son but dans l’ensemble des conceptions divines, lequel est de procréer des races de plus en plus belles progressant en intelligence comme aussi bien en plastique perfection. Car le proverbe latin est le plus vrai du monde qui dit : mens sana in corpore sano, et c’est une conséquence de la logique éternelle des choses que l’enveloppe soit digne de son contenu.

J’ajouterai même que toute vertu, chez l’homme ou la femme, implique une certaine beauté accessible aux délicats.

Mais c’est ici qu’il me faut bien suivre.

Chez les êtres ayant quelque élévation dans la pensée, — et des autres je ne veux pas entendre parler, — l’amour est donc tout simplement le désir de se perpétuer dans une forme supérieure à la sienne et de revivre sous un aspect plus agréable