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Le Conte de l’Archer.

tables de la ville, une nuit qu’il s’était réfugié dans des ruines pour fuir un méchant chien qui lui jappait depuis une heure aux chausses en aboyant à la lune….

— Voyez-vous, l’intrépide ! s’écria Guillaume.

« Et à Orléans aussi, continua-t-il, rendit un éminent service à la cause du Roi. Car un jour qu’il se promenait dans la campagne, auprès de ce jardin d’Olivet qui est un des plus beaux du monde, apercevant un groupe de soudards au service du duc, perdit la tête de frayeur et, au lieu de s’enfuir devant le nombre dans quelque lieu sûr, se mit à crier à tue-tête : À moi ! à moi ! à moi ! d’une voix tellement stridente que l’ennemi crut à quelque capitaine donnant le signal de l’attaque à ses soldats, et rebroussa chemin, jouant des jambes comme font les cerfs surpris. Et ces poltrons répandirent partout le bruit que nous étions en force dans la ville et occupions les environs par de sérieuses avant-gardes, ce qui nous assura plusieurs jours de tranquillité.

— Ah ! le gaillard ! ne put s’empêcher de s’écrier le tanneur. Si après de telles actions d’éclat le Roi ne fait rien pour lui, c’est qu’il ne mérite d’avoir de tels serviteurs. Et il reprit sa lecture ainsi :

« Le plus intéressant de mon récit commence, à