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Le Conte de l’Archer.

aise avec les autres femmes, ce qui, en mariage, est une joie d’autant plus vive qu’elle est communément interdite. Le sort de ceux-là est donc, de tous points, digne d’envie.

Restent deux catégories très vilaines, dont la première est faite des maris complaisants qui tirent avantage de leur honte pour leur fortune et battent monnaie avec leur déshonneur ; et le cas de ceux-là est vraiment si ordurier et digne de mépris que je n’en veux parler davantage, bien qu’ils soient plus nombreux qu’on ne l’imagine et se glissent comme des poissons dans la société des honnêtes gens.

L’autre est faite des jaloux qui sont plus dangereux encore pour l’humanité et devraient être poursuivis comme des bêtes fauves et traqués dans les bois par mesure de sécurité publique. Car on ne saurait imaginer le nombre de maux qui vient de leur folle passion, et certes celle-ci occupait un coin d’honneur dans la boîte de Pandore. Je n’en veux pour exemple que le stupide Ménélas qui, pour recouvrer une femme qui ne voulait plus de lui, causa le double malheur de deux peuples et la mort de vic-