Page:Silvestre - Le Pays des roses, 1882.djvu/186

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Dans le brouillard où leurs tombes
Semblent déjà s’effacer,
Ils n’entendent plus passer
Le vol ami des colombes

La neige est déjà dans l’air
Guettant leurs noms sur la pierre,
Qui va, comme une paupière,
Leur voiler l’œil du ciel clair.

Au loin hurlent dans la rue
Nos soucis et nos bonheurs
De l’oubli des promeneurs
Leur solitude est accrue.

Mieux que nous les trépassés
Aiment le printemps qui pose
Le cœur mouillé d’une rose
A leurs chevets délaissés.


1er novembre 1881.