Page:Silvestre - Le Pays des roses, 1882.djvu/192

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Devant ton seuil fermant leur aile
Ils chantèrent si doucement
Qu’on eût dit une tourterelle
Qui soupire après son amant.

Et, le long de ta porte close,
Ils laissèrent, en s’en allant,
Le cœur entrouvert d’une rose,
L’urne penchante d’un lys blanc.

On les porta près de ta couche
Sans savoir qui te les offrit ;
La rose resta sur ta bouche
Et sur ton sein le lys fleurit.

Leurs âmes, des cieux exilées,
Demeurèrent dans l’air charmé
Et, de leurs haleines mêlées,
Se fît ton souffle parfumé.