Page:Silvestre - Le Pays des roses, 1882.djvu/216

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SONNETS D’AMOUR


 

I


NE crains plus rien d’un cœur qu’a trahi sa fierté :
J’ai descendu la cime éclatante du Rêve.
Pour m’apporter l’oubli l’ivresse fut trop brève :
Mais si je me souviens, tout espoir m’a quitté.

Ne crains plus rien d’un cœur que les jours ont dompté.
L’homme abjure ses vœux, le soldat rend son glaive.
Puisque mon œil vers toi, sans prière, s’élève,
A quoi bon me cacher plus longtemps ta beauté ?