Page:Silvestre - Le Pays des roses, 1882.djvu/306

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La souffrance où mes jours lassés s’épuiseront,
Comme un lac se tarit sous le soleil farouche ;
J’aime jusqu’aux mépris dont je subis l’affront

Et qui me sont orgueil, me venant de ta bouche !
De Toi tout m’est sacré : car la fleur des antans,
Que ton pied la meurtrisse où que ta main la touche,

Penche sur mon cœur mort ses rameaux éclatants !
Par toi s’est consumé le meilleur de ma vie,
L’ardeur de mes étés, l’espoir de mes printemps

Je ne regrette pas la jeunesse ravie
Par l’inutile amour qui m’attache à tes pas.
Ce destin me suffit de l’avoir bien servie.

A l’ange qui demeure aux portes du trépas
Je dirai : que veux-tu ? Mon âme est envolée !
Pour de meilleurs destins ne la rappelle pas !