Page:Silvestre - Le Pays des roses, 1882.djvu/57

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D’une vapeur de mousseline,
Et, sur l’oreiller que lui font
Les brumes au duvet profond,
Sa tête se pâme et s’incline.

Pâle amoureuse du soleil,
Voici que ton époux vermeil
Bondit, superbe, sur ta couche
Et que tu t’enfuis du ciel bleu ;
Car son premier baiser de feu
A brûlé ton âme à ta bouche

Sur le grand mont échevelé,
Le sang de ta lèvre a coulé,
Teignant son faîte en rose pâle,
Et, du bord du ciel éperdu,
Un fleuve d’or est descendu
Emportant ton beau corps d’opale.