Page:Silvestre - Le Pays des roses, 1882.djvu/76

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Je vis dans une angoisse affreuse ;
Car je sens, sous ton pied vainqueur.
A ma blessure qui se creuse
Monter tout le sang de mon cœur.

Les ivresses dont tu me sèvres
M’étouffent à faire mourir.
Ma vie est pendue à tes lèvres
Comme un fruit mûr prêt à s’ouvrir.

Et le désir qui te réclame
Ne peut désormais s’apaiser
Que si, d’un trait, tu me bois l’âme
Tout entière dans un baiser !